Un patrimoine, les traces du passé
Châteauneuf, possession de l'évêque d'Avignon
Cédé par l'Empereur Frédéric Barberousse à l'évêque d'Avignon en 1157, Châteauneuf devient à cette date une possession épiscopale. Jusqu'à la Révolution française, l'évêque en est alors le seul seigneur. Châteauneuf-Calcernier se définit comme une enclave in Comitatu et non de Comitatu ; le village est situé sur les terres du Comtat Venaissin mais ne dépend pas des mêmes autorités.
Installés à Avignon dès 1309, les papes font régulièrement le choix de laisser vacant le siège épiscopal afin d'administrer eux-mêmes l'évêché et d'en tirer des avantages tant administratifs que financiers. Les souverains pontifes assument ainsi ponctuellement le rôle d'évêque d'Avignon et en conséquence celui de seigneur de Châteauneuf.
Jean XXII et la construction du château (1317-1333)
Évêque d'Avignon de 1310 à la fin de l'année 1312, Jacques Duèze séjourne ponctuellement dans son fief de Châteauneuf pendant ces deux années. Élu pape en 1316 sous le nom de Jean XXII (1316-1334), il ne s'éloigne pas pour autant du village.
Il fait le choix, avant même que ne soit pensée la construction du palais des papes d'Avignon (le chantier débute en 1335), de renforcer les fortifications mais aussi d'agrandir et de reconstruire nombre de châteaux bordant la ville rhodanienne. Dans les premiers mois de son pontificat, son attention se porte principalement sur les localités de Pont-de-Sorgues, Noves, Bédarrides et Châteauneuf-Calcernier.
Dominant la plaine du Comtat Venaissin, et surplombant l'ensemble du village, le château est bâti en moins de vingt ans, il coûte plus de 23 000 florins à la papauté. Pendant toute la durée du chantier, trois maîtres d'œuvres vont se succéder à Châteauneuf-Calcernier : Hugues de Patras de 1317 à 1319, Rainaldo Ebrardi de 1319 à 1322 et Guillaume Coste de 1322 à la fin des travaux en 1333. Ils supervisent une multitude d'ouvriers et d'artisans : lapicides (tailleurs de pierre), fustiers (charpentiers et menuisiers), ferronniers, peintres, verriers, et main-d'œuvre diverse. Certains matériaux nécessaires à la construction de ce palais – notamment le sable, les tuiles et la chaux – sont directement achetés sur place, alors que les pierres de taille proviennent des carrières comtadines et que le bois, acheminé par voie fluviale, arrive du diocèse du Genève.
Flanqué de quatre tours imposantes, le château revêt en 1333 l'allure d'une véritable forteresse. Il possède toutefois tous les attributs d'un lieu de villégiature. En effet, les murs de l'édifice sont ornés de peintures alors que les sols sont pavés de carreaux aux décors figurés minutieusement travaillés.
Sensiblement attaché à ce fief, Jean XXII désirait donc se faire construire un palais aux fonctions multiples. Décédé en 1334, il n'aura cependant pas l'occasion d'en profiter pleinement.
Le château, entre place forte et lieu de plaisance
À la suite de la construction du palais des papes d'Avignon, initiée par Benoit XII (1334-1342) et Clément VI (1342-1352), les souverains pontifes se désintéressent progressivement des autres palais de la région ; ils n'y séjournent plus mais en renforcent les fonctions défensives.
Ainsi, sous les pontificats d'Innocent VI (1352-1362), Urbain V (1362-1370) et Grégoire XI (1370-1378), la forteresse de Châteauneuf-du-Pape fait principalement office d'avant-poste. Pour assurer la garde du territoire et lutter contre le banditisme qui sévit dans le Comtat, les papes augmentent les garnisons présentes au château, et font dans les mêmes temps consolider le pont-levis et les chemins de ronde.
De 1378 à 1417, l'Église d'Occident connaît une crise sans précédent, elle est divisée en deux obédiences, avec un pape siégeant à Rome et un à Avignon. Clément VII (1378-1394) est le premier pape avignonnais considéré comme schismatique.
Au début de son pontificat, il privilégie les déplacements au palais de Sorgues, à partir de 1383 le pape semble désormais préférer se rendre à Châteauneuf-Calcernier. À l'instar de Jean XXII, s'est avant tout en tant qu'évêque d'Avignon et donc seigneur temporel du lieu que Clément VII réside au château. À partir de 1385, différents travaux d'embellissement sont entrepris sous la direction de Guillaume Colombier, architecte en charge de l'ensemble des chantiers pontificaux jusqu'en 1392. Dans les mêmes temps, le parc qui borde le château est également réaménagé ; il comprend à présent des espaces dédiés aux vignes, aux vergers et notamment aux oliviers. Dès lors, l'édifice revêt de nouveau la fonction d'un véritable palais, lieu de rencontre et de plaisance des souverains pontifes. De nombreuses réceptions y sont ainsi organisées, mobilisant un personnel important chargé entre autres de la construction du mobilier (tables, bancs, lits), et de la confection des repas. Aux côtés des traditionnels tailleurs de pierre et menuisiers, se trouvent donc divers cuisiniers assistés de leurs commis. Les denrées proviennent en partie de localités voisines, le plus souvent de Barbentane et Sorgues, mais aussi du marché public de Châteauneuf.
En dépit du Grand Schisme d'Occident, le pontificat de Clément VII se caractérise par une présence accrue de la cour papale au château. L'investissement de la papauté rythme la vie du village et participe au bon fonctionnement de l'économie locale.
Les conséquences du Grand Schisme d'Occident pour le château
Le pontificat de Benoît XIII (1394-1429) – dernier pape schismatique – est marqué par une crise financière considérable. À la suite du siège du palais d'Avignon, et de la perte de nombreux de ses soutiens, le pape se voit contraint d'emprunter des sommes importantes. En 1408, il se tourne alors vers le Maréchal de France Jean le Meingre, dit Boucicaut, qui lui prête 40 000 francs en échange de quoi le pape lui donne en gage quatre localités afin de garantir son remboursement : Châteauneuf, Pernes, Bollène, et Bédarrides. Nouveau seigneur du lieu, Boucicaut investit rapidement le palais de Châteauneuf et en fait sa résidence principale.
Fortement implantés dans la région depuis le début du XVe siècle, les Boucicaut acquièrent, à mesure des accords et des alliances, de nombreuses seigneuries en Provence et dans le Comtat. Leur présence est toutefois rapidement contestée par les habitants et les autorités locales. Les Boucicaut font en effet régner dans la région un climat de peur et d'instabilité grandissant. En 1421, à la mort du Maréchal Jean Boucicaut, Geoffroy Boucicaut hérite de toutes ses possessions. Il en profite pour accentuer les raids et les guerres menées dans la région depuis déjà de nombreuses années. Le château de Châteauneuf est non seulement utilisé comme résidence principale de Boucicaut et de sa cour mais également comme forteresse et lieu d'emprisonnement de ses adversaires.
L'accentuation des troubles dans le Comtat pousse la papauté à entreprendre la récupération des fiefs concédés au Maréchal en 1408. Boucicaut fait preuve de résistance pour le fief de Châteauneuf, le palais est alors assiégé par les hommes du pape pendant plusieurs jours. Au printemps 1426, un accord de paix est signé entre les deux partis dans lequel Boucicaut s'engage à quitter les lieux et à faire flotter au sommet des tours du castrum l'étendard pontifical. Il est mentionné dans le traité qu'il pourra évacuer en toute liberté sa femme, ses enfants, ses familiers et serviteurs, ainsi que tous les objets mobiliers qu'il possède au château.
À la suite du Grand Schisme, et du retour de la papauté à Rome, les souverains pontifes n'abandonnent pas pour autant le Comtat Venaissin. Ces terres sont désormais administrées par un légat qui représentant du pape dans toute la région. Nommé à cette charge en 1476, Julien de la Rovère est également évêque d'Avignon. Il est amené à séjourner régulièrement en la forteresse de Châteauneuf pendant tout son mandat.
Les guerres de Religion et l'incendie du château (1563)
Au XVIème siècle, le château, de par son emplacement convoité, va subir de nombreuses dégradations. En effet, à la suite des affrontements récurrents entre François Ier et l'Empereur Charles Quint, les troupes royales envahissent en 1541 le Comtat, espace charnière entre les deux pouvoirs. Elles se livrent alors à de véritables massacres tournés majoritairement contre ceux que François Ier désigne comme hérétiques ; en avril 1545 vingt-quatre villages de Provence et du Comtat sont ainsi totalement ravagés.
Si les troupes royales finissent par quitter la région, les troubles ne cessent pas pour autant. De fait, les guerres de Religion – entre catholiques et huguenots – vont rapidement déferler sur l'ensemble du Comtat Venaissin. Sur ordre du pape, Avignon et ses alentours sont mis en état défense. Les villages doivent pouvoir faire face aux attaques des huguenots : ils consolident leur enceinte, stockent de la poudre et des armes dans les places fortes, expulsent les suspects et font le guet.
À la fin de l'année 1561, la garde du château de Châteauneuf-Calcernier est considérablement augmentée et les habitants se préparent pour contrer l'arrivée imminente des troupes ennemies. Prendre d'assaut le castrum de Châteauneuf leur permettrait de s'assurer une base de départ pour pouvoir par la suite prétendre s'emparer d'Avignon. Le village est ainsi attaqué à plusieurs reprises. En mai 1562, les habitants et les troupes de l'archevêque d'Avignon, présents au château, parviennent à repousser l'assaut mené par Perrinet Parpaille – chef des huguenots présents à Orange – et ses hommes. Les attaques répétées et les ravages que les troupes commettent sur leur passage poussent les habitants de Châteauneuf-du-Pape et des villages alentours à quitter progressivement leur poste et à se réfugier dans les places fortes comme Avignon ou Carpentras – capitale du Comtat Venaissin. Les huguenots profitent alors de la situation pour accentuer les raids et les saccages, ils s'emparent successivement de Piolenc, Orange, Caderousse, Courthézon, et Bédarrides. En février 1563, ils font facilement capituler Châteauneuf alors abandonné par ses hommes, s'emparent du sel qu'ils y trouvent, et incendient le château du village le 27 mars avant de s'en éloigner.
Le 27 mars 1563, les troupes d'Huguenots prennent violemment d'assaut le château, ils le saccagent et l'incendient avant d'abandonner les lieux. Les planchers et les charpentes sont rapidement atteints par les flammes. Seules les traces d'emprise des planchers sont encore visibles. Elles permettent d'ailleurs d'imaginer les différents niveaux des corps de bâtiments conservés. Si le bois est le premier matériau détruit par le feu, la pierre est elle-aussi considérablement fragilisée. Témoignage de l'intensité de l'incendie, certaines pierres du château portent toujours les traces de rubéfaction. Leur teinte rouge permet de les identifier aisément.
À la suite de ces troubles, le château est inoccupé pendant plusieurs décennies. Bien que certains capitaines du village ou archevêques d'Avignon y résident brièvement au cours du XVIIe siècle, l'état de l'édifice demeure tout de même menaçant et en grande partie ruiné. Aussi, l'ancien palais pontifical revêt rapidement l'allure d'une véritable carrière qui alimente l'ensemble des constructions du village. Tout comme aujourd'hui, seuls le donjon et ses bâtiments adjacents devaient subsister.
À la Révolution française, le château est vendu comme bien national. Il est ensuite subdivisé en multiples parcelles qui sont en partie revendues à des particuliers.
Par arrêté du 24 mai 1892, le château – redevenu bien communal – est classé Monument historique.
De nombreuses campagnes de restauration sont entreprises sur le donjon. La foudre ayant par deux fois frappé la tour, en 1907 et 1908, la municipalité intervient pour stopper les dégradations. Le crénelage et les mâchicoulis sont consolidés ou partiellement reconstruits, tout comme les parements écroulés et les voutes intérieures qui avaient été largement fragilisées.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la tour du château est utilisée par les allemands comme poste d'observation et d'armurerie. À la fin de l'année de 1944, contraintes d'abandonner leur poste et de se replier, les troupes allemandes mettent feu aux explosifs stockés dans le donjon et détruisent ainsi une partie de la tour lui donnant son aspect actuel.
Aux origines du nom du village
Le village de Châteauneuf est signalé pour la première fois dans un acte de 1094 sous le nom de Castrum Novum. L'appellation Calcernier lui est ensuite attribuée au début du XIIIe siècle, on la retrouve dans un acte de l'évêque d'Avignon en 1218. Ce patronyme, qui fait référence aux différents fours à chaux du village – principale source d'économie du village depuis le Moyen-Âge –, le distingue à présent de ses nombreux homonymes.
Si le village ne prend officiellement le nom de Châteauneuf-du-Pape qu'en 1893, le qualificatif de Châteauneuf-Calcernier dit du Pape est régulièrement rencontré dans les textes dès le début du XVIe siècle. Pendant une courte période de 1790 à 1793, conséquence de la Révolution Française, le village prend même le nom de Châteauneuf d'Avignon.
Comme tout village typiquement provençal, Châteauneuf du Pape dispose d'un point d'eau principal la Grande Fontaine, où les hommes et animaux venaient se désaltérer et les lavandières se rencontrer autour du lavoir (1744) qui la jouxtait jusqu'en 1977, date de sa destruction.
La source qui alimente cette fontaine est située à plusieurs kilomètres de là, à la sortie du village, au lieu-dit du Grand Pierre.
La Grande Fontaine de Châteauneuf du Pape est mentionnée pour la première fois dans un document de 1635, mais sa construction est certainement plus ancienne. Elle fait partie de ces fontaines dites « de prestige » au rôle décoratif important. Agrémentée de sculptures et d'ornements, elle est idéalement située place du Portail (ancienne entrée principale de la ville) à la vue de tous.
Au cours des siècles, la Grande Fontaine a parfois cessé de couler. Les habitants étaient alors contraints d'aller chercher l'eau pour les tâches quotidiennes à la fontaine du « Souspiron » (à 200 mètres plus bas) ou au Rhône certaines années.
Sur le fut central, quatre visages aux allures mystiques fixent avec insistance le précieux liquide. Ces quatre nymphes, génies de l'eau, veillent depuis des siècles comme des gardiens sur cette source, si chère au cœur des châteauneuvois.
Les siècles ont passé et l'on ne vient plus à la fontaine pour faire boire le bétail, laver son linge ou puiser de l'eau. Cependant, la Grande Fontaine est toujours un lieu de vie important où l'on aime se rencontrer, commenter les histoires, écouter les galéjades et se reposer l'été à l'ombre du vieux platane.
Une fontaine Miraculeuse :
Chaque année au mois d'août, Châteauneuf du Pape se pare de ses atours festifs et médiévaux et replonge dans son glorieux passé. Il paraitrait que la Grande Fontaine, au passage du Souverain Pontife se mettrait à cracher le bon vin de nos vignes. Imaginaire populaire ou légende il n'est pourtant pas de légende qui n'est un fond de vérité. Pour en avoir le cœur net, rendez-vous pour la fête médiévale de la Véraison le premier weekend du mois d'août.
Sous l'ancien régime, l'administration de la ville était organisée autour de trois consuls, élus pour une année, par tous les chefs de famille.
Cette demeure abrite depuis 1764 la « Maison Commune et Consulaire » et encore à ce jour, l'Hôtel de Ville de Châteauneuf du Pape.
Siège de l'administration communale, elle fut également à cette époque, le lieu où étaient précieusement conservées les archives, dans lesquelles étaient consignées les reconnaissances des droits et des privilèges obtenus tout au long des siècles par les habitants.
Le parchemin le plus ancien date de 1157, copie d'un manuscrit écrit au Xème siècle.
Le rez-de-chaussée de l'Hôtel de Ville fut utilisé comme maison d'école jusqu'en 1850 et la mémoire collective raconte que cette demeure servit, un certain temps, de prison...
Joseph DUCOS (1833 – 1910)
Maire du Village de 1888 à 1904 – Député de Vaucluse de 1893 à 1898
Joseph Ducos, est né à Auch, commune du Gers en 1833. Diplômé de l'Ecole Polytechnique en 1855, il mènera une carrière militaire au poste de chef de bataillon de génie. Jeune retraité à 42 ans, il achète le Domaine de la Nerthe à l'époque difficile et troublée où tout le vignoble est dévasté par le Phylloxera.
Figure marquante du XIXème siècle, les actions menées par Joseph Ducos sont nombreuses et ont contribué à la notoriété actuelle de Châteauneuf du Pape.
Membre de la Société d'Agriculture de Vaucluse dont il prend la présidence (1888-1892), il encourage la recherche sur la sélection de nouveaux plans pour lutter contre le Phylloxera et donne l'exemple en replantant entièrement son domaine avec ces sélections.
Créateur du premier Syndicat Vinicole pour la défense de l'Appellation, il est à l'origine de la renaissance du vignoble de Châteauneuf du Pape dont il a sélectionné 10 cépages parmi les 13 de l'AOC actuelle.
Il bataille contre la démolition du Château de Jean XXII, allant à l'encontre de la volonté des habitants, et obtient son classement aux monuments historiques par arrêté du 24 mai 1892.
Il obtient en 1893 que la commune nommée « Châteauneuf Calcernier » dit du Pape prenne officiellement le nom de son vin : Châteauneuf du Pape.
Cet homme, cité comme « visionnaire » et « précurseur de vérité » aura profondément marqué l'histoire de la commune. En remerciement, la rue de l'Hôtel de Ville sera baptisée, de son vivant, rue Joseph Ducos.
L'église primitive de la communauté fut construite au XIème siècle en même temps que le premier rempart de la ville.
De style roman et de petite dimension (18 mètres de long sur 5,40 mètres de large), elle était composée d'une seule nef et située à l'intérieur de l'enceinte fortifiée. Une tribune surmontait l'entrée, côté Ouest. Complètement remaniée au fil des siècles, seule une partie du chœur actuel conserve les vestiges de cette église primitive.
En 1321 le Pape Jean XXII y fît construire une chapelle latérale dédiée à Saint Martin.
En 1551 une autre chapelle, dédiée à Sainte Anne est édifiée. Elles sont alors toutes les deux accolées au rempart.
A l'angle Sud Est de l'église, était dressée une tour de défense dont les meurtrières sont encore visibles aujourd'hui. Cette tour, qui supporte désormais l'actuel clocher, appartenait à la communauté qui pendant des siècles y conserva ses archives et y installa au XVIème siècle une horloge.
L'église paroissiale connait deux périodes de grandes modifications.
Entre 1783 et 1784, « Menaçant ruines » l'évêque impose des travaux, la nef est agrandie et faute de ressources suffisantes, le clocher démoli.
Entre 1853 et 1859, pour pallier au manque de place « Une petite nef au nord et une autre au midi de celle existante » sont alors construites, augmentant considérablement la superficie de l'église. Les chapelles Sainte Anne et Saint Martin sont sacrifiées pour les besoins de l'agrandissement. Le clocher est reconstruit à l'emplacement de l'ancienne tour de défense.
Dédiée à Notre Dame en 1321, puis à Saint Théodorit en 1504, elle est aujourd'hui placée sous le vocable de Notre Dame de l'Assomption.
De 1669 à 1770, on a recensé 289 personnes enterrées dans l'église paroissiale, soit en moyenne 2 à 3 personnes par an.
Cette porte, qui donne son nom à la rue qui la prolonge, a longtemps marqué l'imaginaire populaire et laissé penser que son appellation – « Porte Rouge » – était due au sang versé lors des massacres perpétrés pendant la Révolution Française. En réalité son nom, de langue provençale, est « Porte Orouse », qui signifie littéralement « Porte venteuse » (de ouro, le vent). Et pour cause, située sur le pourtour Nord de la seconde enceinte du village, la porte, qui date du XIVème siècle, est constamment exposée au Mistral.
Véritable ouvrage défensif, le rempart du village et les portes qui le jalonnent sont utiles pour prévenir les incursions de routiers qui, à la fin du XIVe siècle, occupent les routes de la région et dépouillent les voyageurs qui cherchent à se rendre à Avignon.
Les vestiges de la porte, toujours visibles aujourd'hui, laissent voir l'emplacement d'une herse qui renforçait le système de fortification. On la reconnaît par la présence des rainures aménagées dans l'épaisseur des murs. Un ravelin (fossé), comblé en 1784, était également creusé à l'extérieur de l'enceinte. Ce versant du village devait être l'un des plus difficiles à défendre en raison de la configuration naturelle du terrain.
Cette petite chapelle est sans nul doute le plus ancien monument du village, comme l'attestent les sépultures retrouvées dans le cimetière qui bordaient à cette époque l'édifice.
Edifiée au XIe siècle, elle marque alors le centre du premier village. Elle est dédiée à Saint Théodorit, prêtre d'Antioche, martyrisé par les Romains, Saint Patron du village jusqu'en 1893.
Cette Chapelle de style roman est composée d'une nef unique voutée en plein cintre, d'une abside semi circulaire en cul de four et de fenêtres à linteaux.
À la fin du XXe siècle, l'édifice est restauré par les services municipaux qui mettent rapidement au jour des peintures murales qui recouvrent l'abside. La partie principale de ces fresques représente les apôtres. Ces vestiges aux fortes influences de l'art byzantin sont datés du XIIème siècle et sont uniques dans la région. Au vu de la qualité de ses fresques mais aussi de son bâti, la chapelle est classée monument historique par arrêté le 28 décembre 1984.
Une âme mystique se dégage naturellement de ce vieux sanctuaire, témoin des siècles d'histoire du village.
La chapelle du Bienheureux Pierre de Luxembourg se trouve sur la route d'Avignon, à l'endroit même où le jeune cardinal aurait eu sa vision du Christ. Pierre de Luxembourg est né à Ligny dans la Meuse en 1369 de noble lignée. Il est nommé à l'âge de 15 ans évêque de Metz, puis Cardinal par le Pape Clément VII, qui l'appelle à Avignon au moment du Schisme. De santé fragile, le cardinal avait pour habitude de s'imposer des jeûnes et pénitences aggravant de ce fait son état.
Son procès de béatification raconte « qu'un certain jour, lorsque le cardinal était à Châteauneuf, en compagnie du souverain Pontife et d'autres cardinaux, alors qu'il priait selon son habitude, avec une grande ferveur, il s'arrêta dans son oraison, lorsque soudain lui apparut sous une forme visible, Jésus Christ dans l'état où il était lorsqu'il fut cloué sur la croix ».
Pierre de Luxembourg meurt quelques mois plus tard, emporté par la maladie à l'âge de 18 ans.
C'est en 1861 que sera bâtie la chapelle qui porte aujourd'hui son nom, sur des vestiges d'un lieu de culte plus ancien, comme laissent à penser certaines traces.
Le miracle des roses :
L'histoire raconte, qu'enfant déjà, Pierre de Luxembourg était pris d'une très grande générosité envers les pauvres, ayant pour habitude de voler de la nourriture dans les cuisines du château de son père, de la cacher dans son manteau avant de la distribuer aux plus démunis.
Son père, averti des vols incessants, décida un jour de surprendre son fils à la porte du Château, lui demandant ce qu'il cachait sous son manteau. Le jeune Pierre, alors gêné de cet acte, répondit a son père en levant les yeux vers le ciel « Des roses ».
Indigné par son mensonge, le Comte ouvrit les plis du manteau de son fils : la nourriture volée avait disparu et des roses magnifiques tombèrent du manteau.
Le « Miracle des roses » est très certainement le plus poétique des très nombreux miracles dispensés par le Bienheureux Pierre de Luxembourg.
A Châteauneuf du Pape, la rose symbolise le jeune cardinal. La variété de roses anciennes qui fleurissent les abords du sanctuaire, est une variété unique, créée en 2017 et portant le nom de « Pierre de Luxembourg ».
Pour en savoir plus sur le patrimoine du village : lien CCPRO
lien Blog Châteauneuf-du-Pape Patrimoine
Pour la visite du patrimoine et tourisme : lien Office de Tourisme